Mügluck et ses illustrations à saveur d'été

21 février 2019

Simple, élégant, coloré et féminin. C'est ainsi que Mügluck décrit ses illustrations ensoleillées. Amoureuse de la Provence, l'illustratrice a choisi Montréal pour créer.


©Mügluck

Souvenez-vous d’un souvenir de jeunesse qui a pu avoir une influence sur votre choix de devenir illustratrice.

Mes grands parents habitent à Paris et lorsque j’étais enfant, j’allais de temps en temps passer des vacances chez eux. Je devais avoir 6 ans la première fois que j’ai pris l’avion pour m’y rendre. J’étais émerveillée, fascinée. C’est dans cette ville au fil des rues, des places, des musées, des parcs et des grands magasins que j’ai découvert l’Art. Et je me souviens que pour m’occuper je dessinais beaucoup, avec ma grand mère qui elle-même faisait de la peinture. Elle peignait des fleurs dans des vases, des fruits et des paysages de bords de mer dans des couleurs primaires. Je trouvais ça magnifique.

Quelle est l’histoire qui se cache sous votre nom d’artiste Mügluck?

Mügluck, c’est un clin d’oeil à mon nom de famille qui a une sonorité germanique.

À quoi ressemble votre table à dessin?

Il y a une grande fenêtre en face de mon bureau. Sur mon bureau il y a mes gouaches, une petite assiette blanche, des pots en céramique dans lesquels je range mes pinceaux, un vase qu’on m’a offert du Mexique et auquel je tiens beaucoup, mon ordinateur et un carnet vert olive. En dessous de mon bureau, il y a mon chien Pablo qui dort.


Pablo ©Mügluck

Après des études aux Beaux-Arts en France, vous avez fait votre valise pour Montréal. Quel est le parcours qui vous a amené à Montréal pour poursuivre votre création?

J’ai étudié à l’école des Beaux-Arts pendant 5 ans. Après mon diplôme, je suis allée à Paris avec beaucoup d’ambition et d’assurance pour présenter mon travail à des agents d’illustrateurs et à certains grands magazines français dans le but de commencer à travailler. Je sortais à peine de l’école et j’ai compris assez rapidement que je n’arriverai pas à faire ma place aussi facilement que je me l’étais imaginé. Comme j’étais jeune, naïve et têtue, je me suis dit qu’en changeant de continent, en quittant Paris, on me ferait peut-être confiance plus aisément. Je suis donc partie à Montréal et un mois plus tard, j’illustrais mon premier article pour le New York Times.

Est-ce que Montréal est une ville inspirante, un lieu où il fait bon créer?

Montréal est une ville inspirante oui. Même si je ne serai pas contre un peu plus d’offres culturelles et artistiques comme des musées et plus d’expositions. Notamment dans le domaine de l’illustrations et du design graphique. Montréal est avant tout une ville cosmopolite et très internationale et le milieu créatif est très effervescent ici c’est ce qui en fait sa richesse.

©Mügluck

Quelles sont vos sources d’inspirations?

C’est tout un tas de choses conscientes et inconscientes. Un livre sur le design des vitrines des années 50, une photo dans un magazine, une en céramique dans une brocante, la vitrine de mon fleuriste ou mon chien, Pablo. Je passe aussi pas mal de temps (trop) sur les réseaux sociaux et je suis toujours à l’affut d’images, de nouvelles marques, de défilés de mode ou de designers qui vont m’inspirer. Je me sens très inspiré par les défilés de grandes maisons de couture ou par l’architecture.  En fait, je me sens plus proche de la mode et de l’architecture que de mon propre milieu. Je trouve ça sain de rester curieux d’univers très différent du sien. C’est inspirant et très enrichissant.

Je vous cite: Mügluck, c’est de la gouache et de la peinture à gogo. Parlez-moi de votre plaisir à travailler avec la gouache.

J’adore la gouache en effet. La texture et la luminosité dans les couleurs sont très riches et très saturées. Pour moi il est important de travailler mes illustrations à la main, de garder ce savoir-faire «artisanal». Parce que c’est très naturel pour moi de travailler ainsi mais ça donne plus de vie à mes illustrations. J’adore passer du temps à trouver de nouvelles couleurs, à faire des mélanges jusqu’à ce que je me rapproche au plus près de la couleur que j’ai en tête ou que je cherche à reproduire. Comme un créateur de parfum. Dans les tiroirs de mon meuble à papier je garde toutes les bandes de papier sur lesquelles je fais mes tests de couleurs.


Les baigneuse d'août ©Mügluck

Je vous cite encore: Mügluck est un pull marin qui pense Provence. Parlez-moi de la Provence, cette région française au cœur de votre art. 

J’’ai toujours été très sensible à la lumière du Sud qui fait vibrer les couleurs. J’ai toujours été inspiré par des peintres de l’Atelier du Midi et par les couleurs de la Provence où je passais toutes mes vacances quand j’étais enfant puis adolescente. C’est sûrement de là que vient ma fascination pour les couleurs vives, le soleil et l’eau qu’on retrouve dans certaines de mes illustrations comme Les baigneuses d’Août.

Parlez-moi d’une œuvre de vos pairs que vous affectionnez particulièrement.

Le défilé des Santons de Provence de Simon Porte Jacquemus.


©Mügluck

À quoi rêvez-vous, quels projets sommeillent dans la tête de Mügluck?

Je réalise actuellement un de mes rêves. Je prépare ma première exposition solo à Paris. Elle aura lieu mi-mars à la Galerie SLOW et sera consacrée entièrement à la Côte d’Azur, au soleil et à la Provence. Comme un avant-goût de l’été! Mais mon rêve le plus fou serait de créer une illustration pour un carré de soie Hermès. Je rêve aussi depuis toujours de collaborer avec des maisons prestigieuses comme YSLCartier, Longchamp, Dior ou Gucci ou la maison de parfumerie Atelier Cologne.

Quel serait votre meilleur conseil pour un créateur ou une créatrice?

Adopter un chien.


©Victor Saliba

Pour en savoir plus sur Mügluck.

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