Hommage à Félix Leclerc : Lou-Adriane se souvient de la plume rassembleuse

 

Il y a 30 ans s’éteignait Félix Leclerc, grand chantre de l’île d’Orléans. L’animatrice Monique Giroux a donc imaginé en son honneur le disque hommage Héritage, dont le chef Simon Leclerc signe la réalisation. Ce dernier revêt les chansons de nouveaux arrangements de cordes, joués par un quintette à cordes de l’Orchestre symphonique de Montréal.

Dix artistes en deçà de 30 ans – Lou-Adriane Cassidy, Lydia Képinski, M-MO, Sam Harvey, Éric Charland, Charles Landry, Pomme, Mon Doux Saigneur, Matt Holubowski et Émile Bilodeau – interprètent des pièces du poète, qu’ils n’ont pas connu de son vivant.

Entretien avec deux de ces auteurs-compositeurs-interprètes inspirés et ravis de participer au projet, Lou-Adriane Cassidy et Émile Bilodeau.

 

« La façon d’écrire de Félix Leclerc n’existe plus vraiment aujourd’hui, cette façon de décrire la nature et de prendre position politiquement », relève l’auteure-compositrice-interprète Lou-Adriane Cassidy © John Londono

 

Lou-Adriane Cassidy, 21 ans

Le simple Ça va ça va, signé par Philémon Cimon et réalisé par Simon Pedneault, de celle dont le premier album devrait paraître cet hiver, a été retenu pour le Prix de la chanson SOCAN. La finaliste des Francouvertes 2018 brille sur scène aux côtés d’Hubert Lenoir comme percussionniste et guitariste, en plus d’unir sa voix enveloppante et feutrée à celle de son ami phénomène.

 

Quel est ton rapport à Félix Leclerc?

J’ai baigné dans la chanson québécoise et la chanson française en grandissant. Malgré ça, je connaissais seulement les classiques de Leclerc; je ne connaissais pas son répertoire en profondeur. Ma participation à l’album m’a permis de découvrir des chansons de lui et d’affiner ma culture. Ç’a été le fun, parce que Félix Leclerc est tout le temps là; c’est une figure emblématique de la musique québécoise. J’ai pu le connaître pour vrai. On est nombreux à ne pas tant le connaître, alors l’album sera une bonne chose.

 

Que retiens-tu de Leclerc?

Dure question. Comme je porte beaucoup attention aux textes, il me rejoint. Sa façon d’écrire n’existe plus vraiment aujourd’hui, cette façon de décrire la nature et de prendre position politiquement – on en parlait en entrevue avec Émile Bilodeau et Mon Doux Saigneur. En ce moment, on est dans la chanson très individuelle. On voit moins le côté rassembleur du type de chansons que faisait Leclerc.

 

 

Comment as-tu réagi en te faisant attribuer la chanson La vie, l’amour, la mort?  

J’étais tellement contente de recevoir le courriel de Monique Giroux et d’être invitée à participer à l’album. Ça m’a tellement touchée! C’est le genre d’hommage regroupant plein d’artistes que je vois aller depuis longtemps, et, sans être un rêve, c’est un truc que je me disais que je n’aurais jamais l’occasion de faire. Je ne connaissais pas la chanson et je l’ai trouvée tellement belle. Elle décrit si bien tout, en peu de mots.

 

Tu as intégré le groupe d’Hubert Lenoir cette année. Que t’a apporté cette expérience?

Tellement d’affaires! On en profite, on joue dans de beaux contextes avec des gens qui tripent. Mais au-delà du succès vraiment le fun d’Hubert, je peux lâcher mon fou et exploiter des facettes de moi que je ne peux pas vraiment exploiter dans mes propres chansons. C’est libérateur! Les deux aspects se nourrissent mutuellement. J’ai besoin de ces deux côtés. C’est vraiment stimulant. On est aussi un gros groupe – on est une dizaine – et on est proches. On a vécu des millions d’affaires qui n’ont pas de bon sens. Je ne pensais pas faire des rencontres aussi fortes et aussi déterminantes cette année.

 

Comment t’es-tu jointe à l’aventure?

Hubert et moi venons tous les deux de Québec, où l’on se connaît pas mal tous. Il s’adonne qu’on a plusieurs musiciens en commun : notre batteur et notre pianiste, et son bassiste a déjà remplacé le mien. Au lancement d’Hubert à l’Esco, il avait demandé à ses musiciens de faire des harmonies vocales, mais elles étaient trop hautes pour eux, alors Vincent, notre pianiste, lui a proposé de me le demander. On se connaissait, on avait même commencé à coécrire une toune, avant toute l’aventure Hubert Lenoir; je ne savais même pas ce que c’était à ce moment, Darlène. On ne s’était toutefois jamais revus pour se consacrer à la chanson. Après l’Esco, Hubert m’a invitée à son lancement suivant, puis à tous ses spectacles. Ça part vraiment d’amis de Québec.

 

 

Quant à ton projet d’album, comment ça avance?

Super bien! En fait, mon album est tout prêt. Avec Hubert, ç’a bougé beaucoup. On est allés en Europe et on avait plein d’affaires au programme, alors on a juste décidé de reporter la parution du disque, qui devait sortir à l’automne. Il sortira plutôt au début de février. J’ai bien hâte et je suis bien énervée.

 

Lisez l’entrevue avec Émile Bilodeau.

 

L’auteur-compositeur-interprète Émile Bilodeau © Le Petit Russe