Tulitu, une librairie indépendante québécoise… à Bruxelles!

14 mars 2018

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C’est un secret relativement bien gardé. Dans le quartier Sainte-Catherine de Bruxelles, pas trop loin de la Bourse, se cache une petite librairie indépendante consacrée à la littérature québécoise et LGBT. Zoom sur cet oasis de culture québécoise en plein coeur de la Belgique.

Tulitu est un oiseau rare. Avec la Librairie du Québec à Paris, elle est l’une des rares entreprises européennes se consacrant à la littérature québécoise sans être rattachées directement au gouvernement québécois ou à ses institutions culturelles à l’étranger.  Fruit des efforts des libraires Ariane Herman, une Bruxelloise passionnée par les écritures de la Belle province, et Dominique Janelle, une Montréalaise qui a Bruxelles tatouée au coeur, Tulitu est en voie de devenir un important carrefour culturel québéco-belge.

C’est là que le Bruxellois va pour se procurer le roman à succès de Stéphane Larue ou les plus récentes parutions du Quartanier, certes, mais c’est aussi là que se tiennent de plus en plus de causeries avec les auteurs québécois de passage. Tout le monde vient faire son tour chez Tulitu. En seulement trois ans d’existence, la librairie fondée en 2015 s’est imposée.

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La québécitude et l’esprit queer font bon ménage

Quand on pousse la porte du 55, rue de Flandre, on pénètre un petit lieu chaleureux, bordé par deux immenses bibliothèques de bois qui débordent de bouquins québécois et de romans LGBT. Chez Tulitu, s’ancrant dans les personnalités de ses deux fondatrices, ces deux univers se mélangent sans complexes.

Ariane Herman, juriste de formation, est profondément marquée depuis les années 80 par le milieu queer, et « par ses fêtes, sa culture et ses revendications ». Elle a aussi un frère éditeur au Québec : Gilles Herman, des éditions du Septentrion. Quand, en 2009, elle a rencontré Dominique Janelle, jadis libraire chez Olivieri, elles ont imaginé un lieu où se croiseraient les écritures queer et la littérature québécoise. Après tout, Montréal et Bruxelles ont en commun une attitude d’ouverture à l’égard des identités sexuelles multiples. Les deux métropoles sont aussi portées par une effervescente vie culturelle francophone, bien distincte de celle, hégémonique, de Paris.

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Ariane Herman et Dominique Janelle en 2015, avant de fonder Tulitu

Le passage obligé

Chez Tulitu, on aime recevoir de la visite. Seulement au cours des prochaines semaines, la librairie va accueillir Christian Guay-Poliquin pour une causerie au sujet de son sublime roman Le poids de la neige, qui fait jaser en Europe depuis qu’il a remporté le prix France-Québec. Quelques jours plus tard, l’auteur dramatique Olivier Sylvestre viendra discuter avec les clients de Tulitu de son récent livre Noms fictifs et de sa pièce La beauté du monde. C’est comme ça chez Tulitu : plus qu’une librairie, c’est un espace de discussion. Et c'est, de plus en plus, un passage obligé pour les auteurs québécois de passage dans la capitale européenne.

Même Valérie Plante, la nouvelle mairesse montréalaise, est récemment passée chez Tulitu!

Il n’y a plus de raison pour les Bruxellois d’ignorer la littérature de chez nous. Et c’est une excellente nouvelle!