The Blaze: le bromance maghrébin qui s’inspire d’Iñárritu

18 septembre 2017

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Jonathan (gauche) et Guillaume Alric (droite), a.k.a. The Blaze Crédit photo:  Benjamin Loyseau

“We all have a place we call home, and we often live far from it.”

«Souvent, on vit loin de chez soi.»

- Jonathan Alric, The Blaze

 

Un jeune algérien en larmes. Des prières sur un toît et des combats simulés dans les ruelles. Un joint allumé, une mère heureuse mais inquiète. Une communauté d’hommes, peut-être des guerriers, peut-être des amants.

Il s’agit des images frappantes de Territory, le second clip de The Blaze, un duo de cousins français qui fait dans l’électro-house-pop aux ambiances cinématographiques aussi léchées que chargées.

The Blaze a vu le jour quand Jonathan Alric, né en Côte-d’Ivoire, ayant vécu en Normandie et au Pérou, étudiant en cinéma à Bruxelles, devait réaliser un projet pour l’école. Il demande à son cousin Guillaume Alric, qui fait de la musique depuis une décennie dans le projet solo Mayd Hubb, de produire les sons pour ses images.

Le résultat, c’est Virile, un clip touchant, réalisé dans l’hyper-simplicité: un appartement, deux amis, un gros joint et de la danse. L’amitié se transforme en peut-être quelque chose d’autre, une thématique qu’on revoit dans Territory, où la proximité entre hommes tient d’une considérable ambiguïté. Il faut dire que le premier clip est paru sur le label Bromance Records, donc on reste dans les thèmes.

C’est vraiment avec Territory qu’ils fracassent tout. Si Guillaume est plutôt musicien, Jonathan, lui, puise dans le septième art pour ce clip qu’ils ont réalisé ensemble. Il note à répétition Les Valseuses, mais également le sublime American Honey (avec une performance majestueuse de Shia Laboeuf), Amores Perros et Divine.

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Dali Benssalah dans le clip Territory

Le clip est produit par Mourad Belkeddar, cofondateur de l’agence Iconoclast, et met en vedette Dali Bensallah, repêché par Philippe Elkoubi, le directeur de casting d’Un prophète (réalisé par Jacques Audiard).

L’enthousiasme pour le groupe est tout jeune. Comme Costa Gavras, le monde a découvert le duo en début 2017, et c’est à partir de juin de cette même année qu’ils commencent à faire des performances live. Bien que Guillaume soit habitué à des foules de dizaines de milliers de personnes, pour Jonathan, il s’agit d’une expérience tout à fait nouvelle.

Alors qu’ils réalisent bien peu d’entrevues, ils sont assez cohérents dans leurs interventions. Ce qu’ils souhaitent traduire avant tout, c’est la jeunesse et l’amour, dans des manifestations à la fois naïves et paradoxales.

En ce moment, le duo se limite surtout à des performances dans l’Hexagone, mais leur viralité grandissante leur permettra peut-être de répandre Territory partout sur la planète. Après l’EP sorti cette année (six chansons sélectionnées parmi la centaine qu’ils avaient concocté), le duo promet un album, encore plus de clips, et davantage de performances.

À quand le Québec?