10 livres étrangers qu'on a adorés

4 décembre 2014

Êtes-vous du genre à être frappé d'une étrange forme de syndrome de Stendhal dès que vous mettez un pied dans une librairie? À passer près de défaillir si vous franchissez les portes du Salon du livre? Si oui, vous souffrez probablement du même mal que certains d'entre nous. Voici les livres d'auteurs étrangers qui ont fait battre le coeur de nos blogueurs bibliophiles en 2014. Pour les livres québécois, revenez-nous voir le 12 décembre, pour d'autres coups de coeur culturels, c'est par ici.

Ces choix sont le reflet des préférences personnelles des blogueurs d'ICI ARTV. Notre intention n'est pas de désigner les «meilleurs» livres de l'année de façon exhaustive, nous laissons volontiers cette mission aux critiques. Notre liste est tout à fait subjective et forcément incomplète. Faites-nous part de vos coups de coeur dans les commentaires, on adorerait les découvrir à notre tour! Pour en savoir plus sur notre démarche, cliquez ici!

Picasso Portrait intime - Olivier Widmaier Picasso (Albin-Michel)

On doit cette biographie au petit-fils de Picasso. N'ayant pas très bien connu son grand-père, il n'a véritablement pris conscience de l'importance de ce dernier après sa mort. C'est alors qu'il s'est mis à enquêter pour écrire ce livre. Dans ce portrait fort bien écrit et très fouillé, on découvre une famille pas si dysfonctionnelle qu'on aurait pu le croire. Mention spéciale à la photo de la page couverture, « plus belle photo de Picasso au monde » (dixit notre collègue, grande admiratrice de l'artiste, qui a adoré le bouquin).

En finir avec Eddy Bellegueule - Édouard Louis (Seuil)
Le premier roman de l'écrivain de 21 ans est un récit réaliste et poignant sur l'homophobie. On y fait la connaissance d'Eddy Bellegueule (nom de naissance de l'auteur), un garçon issu d'un milieu pauvre et rural, qui découvre son homosexualité, non sans heurts. C'est un livre dur, violent, parfois à la limite de l'insoutenable. Selon l'auteur, tout ce qu'il y dépeint, il l'a vécu. On ne s'étonne pas que le livre ait semé la controverse.

Juste une fois  - Alexandre Jardin (Grasset)

Saviez-vous que l'auteur de Fanfan et de L'Île des gauchers adore le Québec ? Dans ce livre, on sent tout l'amour que Jardin porte à notre belle province. On était bien content de retrouver enfin la plume très agréable de ce grand romantique.

eddy            juste une fois             picasso

Un monde flamboyant - Siri Hustvedt (Acte Sud)

Une chercheuse s'intéresse à l'histoire d'une artiste plutôt obscure, décédée depuis peu. Elle apprend rapidement que l'artiste n'était pas si méconnue qu'on le croyait ; seulement, c'est sous un pseudonyme masculin qu'elle avait connu le succès. Le récit, qui se lit comme un thriller, est celui d'une fascinante enquête sur le monde de l'art contemporain. Comme tous les livres de Hustvedt, celui-ci est merveilleusement écrit (et bien traduit) et il s'en dégage une atmosphère presque cinématographique.

Les Weird - Andrew Kaufman (Alto)

Dans ce roman canadien teinté d'humour et de folie, on fait la connaissance d'une drôle de famille qui porte bien son nom : les Weird. Chacun des membres est en proie à une étrange malédiction, gracieuseté de l'aïeule du clan. Alors que celle-ci voit sa fin approcher, elle décide de réunir les membres de la famille pour les libérer de leur sort. Des personnages déjantés, un récit captivant et plein de rebondissements, plusieurs éclats de rire et une traduction fort efficace assurée par Nicolas Dickner... que demander de plus?

Le Royaume - Emmanuel Carrère (POL Éditeur)

L'écrivain français signe encore une fois un roman ambitieux et réussi, jetant un éclairage original sur une histoire mille fois contée, soit celle des premiers temps du christianisme. Rappelons-le, Carrère donne dans le récit romanesque et pas dans le rapport historique ; comme à l'habitude, il prend certaines libertés avec les faits et se met lui-même en scène, c'est tant mieux. Le résultat : une brique de plus de 600 pages qui aborde des thématiques étrangement actuelles et qui fascine du début à la fin.

Le Chardonneret – Donna Tartt (PLON)

On ne saurait accuser Donna Tartt de pécher par excès ; dix ans se sont écoulés entre chacun de ses romans.  Son troisième opus Le Chardonneret, relate l'histoire d'un jeune garçon dont la vie éclate suite à une explosion dans un musée, événement auquel il survit miraculeusement. De sa mère qu'il adorait et qui a perdu la vie, il ne lui reste plus rien, hormis une minuscule toile de maître dérobée au musée, « Le Chardonneret ».  L'intrigue est captivante et on s'attache tout de suite à ce petit garçon qui incarne à lui-seule toute la misère de l'enfance brisée.

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L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage - Haruki Murakami (Belfond)

Un nouveau Murakami, c'est toujours un événement littéraire. Ce treizième roman était très attendu, surtout après le succès planétaire de 1Q84. Ici, pas d'univers parallèle, pas de multiplication des lunes, pas de petits personnages inquiétants. L'auteur japonais met en scène un homme ordinaire, qui mène une vie banale, du moins en apparence.  Il y a 15 ans, ses quatre meilleurs amis lui ont soudainement tourné le dos, sans raison apparente. À l'aube d'une nouvelle relation amoureuse, il cherchera à comprendre ce qui s'est passé alors... et le lecteur réalisera bien vite que même les existences les plus ordinaires comportent leur lot d'étrangeté.

Muchachas - Katherine Pancol (Albin-Michel)
Katherine Pancol fait certes de la «chick lit», mais de très bonne qualité. Les amateurs du genre devraient apprécier. Ceux qui ont aimé les romans précédents de l'auteure seront heureux d'en retrouver les personnages, comme on l'est lorsqu'on renoue avec de vieux amis après une longue séparation. Les personnages en question, d'ailleurs, sont très bien construits, ils ont de la profondeur. C'est une lecture légère qui fait du bien, malgré les drames qui ponctuent inévitablement le récit.

Réparer les vivants - Maylis de Kerangal (Feryane)

Un roman poignant qui aborde les questions du deuil et, surtout, du don d'organes avec doigté et sensibilité. Après un accident de voiture fatal qui a coûté la vie à leur fils, des parents sont confrontés à une décision difficile. Le récit démystifie le don d'organes de façon très humaine et pose plusieurs questions philosophiques entourant cet enjeu. Au final, on comprend mieux l'importance de signer sa carte soleil... et on en vient immanquablement à poser sa main sur son coeur, pour en sentir les battements.

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Merci à Alex, Catherine, Chantal, Élisabeth, Jeanne, Katia et Marion qui ont partagé leurs coups de coeur littéraires.

Et vous, quels livres étrangers ont fait votre bonheur en 2014?